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Mauritanie : Succès de nidification des flamants nains et roses dans l’Aftout Es Saheli
Le 07/09/2011
La présence des flamants nains (Phoeniconaias minor) dans le bas delta du fleuve Sénégal a été documentée pour la première fois dans la moitié du XIXe siècle, où il a été considéré comme une espèce assez commune. La reproduction de cette espèce n'a été confirmée qu’en 1965, quand René de Naurois a observé environ 800 oeufs couvés dans les zones inondables de l’Aftout Es Saheli, dans la lagune de Tumbos en Mauritanie.
Ces dernières années, la reproduction des flamants nains dans l'Aftout Es Saheli a échoué à plusieurs reprises. L’abandon de la colonie s’est expliqué par la pression des braconniers, qui, traditionnellement, exploitent le flamant en tant que ressource alimentaire, et celle de prédateurs comme les chacals et les phacochères.
Le Parc National du Diawling a, dans le cadre du Plan d’Action International de conservation des flamants nains, et avec l’appui du projet de la Coopération Espagnole à la Réserve de Biosphère Transfrontalière, rive droite, partie Mauritanienne, le Ministère en charge de l'Environnement et du Développement Durable mauritanien, le Ministère de l'Environnement et du Milieu Rural et Marin de l'Espagne et le PNBA/FIBA, développé en 2011 des actions pour la conservation de la colonie de flamants dans l'Aftout Es Saheli :
- suivi de la reproduction, à travers des recensements périodiques,
- suivi de la qualité des eaux,
- surveillance des alentours de la colonie afin d'éviter l'impact des braconniers potentiels,
- protection contre les prédateurs grâce à des méthodes de dissuasion et de capture. 11 individus (chacals et phacochères) ont été capturés alors qu’ils tentaient d'entrer dans la colonie.
En 2011, 10.200 individus au moins de flamants roses et 4.800 de flamants nains ont été recensés. La crèche a été estimée à un maximum de 14.039 poussins, dont 4.672 ont été trouvés morts, tués par des prédateurs et/ou de mort naturelle due probablement à l’assèchement accéléré des cuvettes et à la teneur extrême en sel. Néanmoins, environ 10.000 poussins se sont envolés et ont quitté la colonie. Grâce à la surveillance, l’intrusion de braconniers a été évitée. Différentes méthodes pour la protection contre les prédateurs ont été testées. La dynamique hydrologique de la région a été analysée, permettant la création de modèles pour gérer et assurer la conservation et la durabilité de la colonie.