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Fin décembre 2009, la Guinée crée deux réserves naturelles

Le 21/01/2010

La République de Guinée dispose d’une grande variété de d’écosystèmes clefs constituant des biotopes indispensables et favorables à la riche diversité biologique de ses zones continentales, littorales et maritimes (3077 espèces végétales et 3273 espèces animales observées seulement dans les Aires Protégées existantes). En zone côtière et maritime, les forêts denses de mangrove et les larges estuaires, les grandes étendues de vasières, les fonds rocheux et les plages de sable constituent des zones de nidification d’oiseaux d’eau et de frayères et nourriceries pour les espèces côtières et marines.

Outre ses forêts classées, parcs et réserves terrestres, six sites côtiers furent classés sites RAMSAR en 1992 sur le littoral guinéen dont l’Île Alcatraz (1 ha) et le complexe des Îles Tristao (85000 ha).

Aussi, la République de Guinée a-t-elle saisi les opportunités offertes depuis 2003 par le Programme Régional de Conservation de la zone côtière et Maritime en Afrique de l’Ouest (PRCM) pour engager en 2006 le processus de création d’une AMP dans le complexe des Îles Tristao/ Alcatraz.
Coordonnées par le Centre National des Sciences Halieutiques de Boussoura – CNSHB- et appuyées fortement par la Fondation Internationale du Banc d’Arguin – FIBA - dans le cadre du PRCM, les activités menées depuis 2006 à Tristao et Alcatraz ont concerné aussi bien l’amélioration des connaissances bio-écologiques et socio-économiques du site que la gestion participative par une forte implication des communautés locales dans l’identification des unités de gestion environnementale, le renforcement des capacités des gestionnaires ainsi que les aspects de communication, de sensibilisation et d’éducation environnementale.

Du statut de Site Ramsar en 1992, l’Ile Alcatraz a été déclarée « Réserve Naturelle Intégrale de l’Île Alcatraz » en décembre 2009 (Arrêté Conjoint A/2009/ 3996/MPA/MEDD/SGG)

Elle offre sur un rocher le seul habitat de nidification pour la plus grande colonie (3 000 paires) du paléarctique Fou brun (Sule Leucogaster ) en Afrique de l’Ouest et inclue désormais le banc de sable voisin dénommé Île au Naufrage qui abrite les Sternes Royales (Sterna maxima ).

Les Îles Tristao, déclarées Site Ramsar en 1992, sont déclarées « Réserve Naturelle Communautaire Gérée des Îles Tristao » en décembre 2009 (Arrêté Conjoint A/2009/ 3997/MPA/MEDD/SGG). Ce complexe insulaire renferme plusieurs villages. Ce territoire abrite une importante biodiversité en raison des relations très fortes qui lient les populations locales à leur milieu de vie.

Les principales activités humaines demeurent la riziculture, la pêche artisanale, la production d’huile de palme, la saliculture et l’horticulture à petite échelle. Situé entre le Delta du fleuve Cogon ou Rio Compony et le fleuve Cacine, il est bordé au nord, à l’est et au sud de forêts étendues de mangroves et dunes de sable de plus de 20 km à l’ouest. C’est un site de nidification de plus de 200 espèces d’oiseaux d’eau qui abrite des zones de refuge, de nourriceries et de reproduction des ressources halieutiques. On y rencontre par ailleurs des espèces menacées telles que les lamantins, les dauphins (Sousa teutzi ), les tortues marines, les crocodiles (Crocodilus niloticus ) etc.